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Manger au Japon

  • Photo du rédacteur: parmontsetparmots
    parmontsetparmots
  • 23 oct. 2017
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 mars 2019


Déjà, on mange bien.


Et tout le temps. Les konbinis sont ouverts 24h/24 et 7j/7 et les restaurants de toutes sortes ont généralement de grandes amplitudes d'ouverture. Il y a donc toujours du monde à table ou allant acheter quelque chose ou voulant aller manger. Parfait.

Par contre, pas partout: c'est plutôt impoli de manger dans la rue ou dans les transports. C'est toutefois accepté dans le Shinkansen où l'on peut amener son bento ( = une petite boîte contenant son repas) ou acheter à manger à la petite madame (ou au petit monsieur) et son charriot à nourriture. Oui, comme dans "Harry Potter" sans les sucettes sauteuses mais en gardant le brushing.


Pssst! Tu veux des bonbons?


Après si vous voulez manger votre mochi en attendant votre bus, vous pouvez. Notamment parce que vous êtes un gaijin (= étranger) et que les Japonais ne se permettront pas de vous faire une remarque pour ça. Et puis parce que ça leur arrive aussi quand même.


Et il n'y a pas d'entrée- plats-dessert. Tout est emmené en même temps. Pratique et ludique: vous piochez dans ce que vous voulez quand vous voulez, faisant vos propres mélanges.


Voilà pour les informations de base.


Maintenant entrons dans le vif du sujet: quoi qu'on mange?


Je n'ai été qu'à Tokyo, à Kamakura une petite ville au sud de la capitale, et dans la région de Kyoto. Je ne peux donc pas parler des habitudes alimentaires de tout le Japon. Ni prétendre d'ailleurs connaître toutes les subtilités culinaires des lieux visités. Ceci dit, en dix jours j'ai eu la chance de manger de nombreuses spécialités et types de cuisine.


J'ai ainsi pu goûter à :

  • la "healthy" cuisine (ou "cuisine santé" pour les non-hipsters non-anglophones), bonne pour votre corps et votre esprit.


Le menu "Beauté" du restaurant à l'intérieur de l'école du Kampo (= la médecine japonaise, j'en reparlerai)


Végétarienne, chaque aliment est choisi pour une propriété particulière afin d'aider ou de rétablir l'équilibre énergétique du corps. Les saveurs sont équilibrés et peu prononcées (pas de trop gras, trop salé, trop sucré, trop pimenté).

Ça ravirait ton médecin, ton ministre de la Santé, mais pas forcément tes papilles. Les amateurs de steak/frites pourraient également s'en trouver fort marris.

Quant à moi, c'était mon premier repas et j'ai été très heureuse de commencer comme ça. C'était beau, délicat, apaisant... et accompagné par de la K-Pop mielleuse crachée par la radio des cuisiniers. J'étais bien au Japon.


Ça nous ferait presque regretter les G-Squad.

> ADRESSE: "10ZEN" Japon, 〒108-0074 Tōkyō-to, Minato-ku, Takanawa, 3 Chome−25


Kamakura, située à 50 kms de Tokyo et Arashiyama, "lieu-dit" dans le nord de Kyoto, sont deux endroits où le bouddhisme est très présent. La cuisine locale en est influencée et même si ces deux villes sont dans des régions différentes, j'ai pu y manger une cuisine similaire. Ainsi, les restaurants sont majoritairement végétariens dans les villes à dominante bouddhiste.


A Kita-Kamakura, j'ai pu manger de délicieux tempuras, qui vont m'empêcher de goûter à nouveau à ceux cuisinés en France! On retrouve aussi le bol de riz, le bouillon avec des légumes, une petite salade, des pickles, un morceau de tofu.


A Arashiyama, toujours le même combo soupe + riz + tofu + légumes (non, je n'ai pas pensé à soulever les couvercles avant de prendre ma photo...). Les bouillons ou la cuisson n'étaient pas exactement les mêmes mais l'esprit "healthy" était bien là. Pour l'anecdote, les trois personnes (deux espagnols et une néerlandaise) qui ont partagé avec moi le repas l'ont détesté. "Trop fade" "Trop mou/liquide" "Trop bizarre".


>ADRESSE: "Kyoarashiyama Ine" 19 Sagatenryuji Tsukurimichicho Ukyo-Ku, Kyoto 616-8384, Kyoto Prefecture

J'étais d'accord avec le "trop liquide", finissant par croire que le Japonais ne se sert pas de ses dents.

J'avais envie de mâcher, de croquer, et ai donc aussi tenté

  • le fast-food japonais (la "cuisine rapide" pour les LV1 allemand)

Si vous regardez des animes ( prononcé [animé], les dessins animés pour grands enfants et petits adultes) ou lisez des mangas, ou êtes un-e étudiant-e fauché-e ou un adulte peu porté sur la cuisine saine, vous devez connaître les "nouilles instantanées".


Hum, le bon vomi


Premièrement, vous avez de très mauvaises habitudes alimentaires. Deuxièmement, et heureusement, il y a d'autres possibilités de cuisine rapide japonaise. Et des succulentes. Des qui vous font hésiter entre aller au restaurant ou aller au konbini (avouez qu'en France on se pose rarement la question entre aller manger au sympathique restaurant du coin ou manger un plat tout prêt de chez Fr*nprix).

Parce que oui au Japon, les plats proposés dans les supermarchés sont frais et plutôt goûtus. Bref, pour un coût risible, tu peux te remplir la panse d'une foultitude de petites choses fort intéressantes visuellement et gustativement parlant.

Vous avez par exemple l'oden et les onigiris dont je parlais dans le post précédent sur les généralités (vous suivez?).

Mais aussi des salades composées, des pickles, des tempuras, des brochettes, des sushis et sashimis, des brioches fourrées à la viande ou aux légumes, des morceaux de viandes panées, des sandwiches, des bentos froids ou chauds... Devant cette liste non-exhaustive, il peut être difficile de faire un choix. Tant mieux qu'on ne vous demande pas d'en faire. Allez-y goûtez à tout puisque tout est bon ( pas vu l'ombre d'une tourista durant mon voyage, si c'est pas une preuve ça...)


"Super! On va pouvoir jouer à "tire sur mon doigt" sans danger", te dis-tu. Et tu as bien raison.

Après si vous voulez manger des nouilles japonaises, il y a bien sûr les ramen, des pâtes qui trempent dans un bouillon et auquel on ajoute de nombreuses garnitures. C'est consistant, réconfortant comme notre pot-au-feu d'hiver, mais avec des conservateurs et du piment en plus.


Il y a même des ramen comme dans Naruto, un des anime les plus célèbres

Et si tu veux vraiment vivre l'expérience façon otaku ( une sorte de geek pour faire simple, mais en version extrême), je te conseille de tester une chaîne de restaurants "Ichiran" où tu pourras manger tes ramen en évitant tout contact humain.

Tu choisis et payes à une machine, tu fais la queue bien aligné-e par des hôtesses qui ne servent qu'à ça - te faire avancer en ligne. Après avoir fait la queue façon Disneyl*nd, tu rentres dans une pièce, tu t'attables à un comptoir et déplie un paravent de bois pour ne plus voir ton voisin. Et ton repas? Il te sera servi devant toi par... des bras. Rattachés à une personne les bras bien sûr, mais comme il y a un petit rideau, tu ne vois rien d'autres que ces bras.


La tristesse absolue ou un rêve devenu réalité? Voter par minitel au 3615cestmonchoixmabataille.


>ADRESSE: "Ichiran Kyoto Kawaramachi" Japon, 〒604-8041 Kyoto Prefecture, Kyoto, Nakagyo Ward


Vous avez aussi les soba, ces pâtes au sarrazin. Mes préférés.


J'en ai mangé des absolument merveilleuses dans une cantine pour fermiers, dans le village d'Ohara, à quelques kilomètres au nord de Kyoto. Les légumes d'Ohara la montagneuse sont célèbres dans tout le Japon. Les agriculteurs locaux privilégient depuis de nombreuses années la culture bio et exposent fièrement leurs productions dans les marchés locaux, ou lors de festivités ou de visites. Si vous allez au marché Satonoeki, juste en face de la cantine, vous verrez que chaque produit a le droit à la photo de l'agriculteur qui l'a cultivé.

> ADRESSE: Le-restaurant-dont-j'ai-oublié-le-nom-en-face-du-marché-Satonoeki, Japon, 〒601-1247 Kyōto-fu, Kyōto-shi, Sakyō-ku, Ōharanomurachō, 1012


Et plutôt que de parler des udon, une autre sorte de pâtes, je termine sur l'okonomyaki, spécialité que vous ne trouverez qu'au Japon (et à Paris, rue Saint-Anne chez "Aki"). Ce sont des sortes d'omelettes très complètes, bien bourratives et délicieuses que l'on prépare à la commande.


C'est une pinte de thé, oui madame.


> ADRESSE: "Okonomyaki Kiji Shinagawa" 2-3-13 Konan | 2F Shinagawa Front Bldg., Minato 108-0075, Tokyo


Ces expériences de cuisine rapide vous feront oublier Mac D*nald's et compagnie. De toutes façons vous les oublierez parce qu'ils sont à peu près inexistants là-bas. Ouf!

  • Les sushis

Quand on pense "cuisine japonaise" en France, "sushi" vient certainement en même temps ou presque que les "nouilles instantanées". J'ai donc voulu comparer la version originale à notre version française. Comme toujours la V.O. gagne haut la main (oui je suis une bobo qui préfère regarder un film suédois sous-titrés moldave que de le voir traduit en français).

Le sushi japonais se trouve un peu partout: dans les konbinis, dans les petites cantines, dans les restaurants gastronomiques. Leur point commun? La fraîcheur du poisson. Pour ce qui est de la qualité, c'est forcément autre chose.


Trois expériences de sushis qui valent vraiment le coup:

- un sashimi donburi, c'est-à-dire un grand bol de riz sur lequel est disposé des morceaux de poissons crus de saison. Pour en goûter un fabuleux, j'ai été à l'intérieur du marché Tsukiji, le gigantesque marché aux poissons de Tokyo, célèbre pour sa criée aux thons. Je n'ai plus l'adresse exacte, mais il suffit je pense de s'engouffrer dans n'importe quelle échoppe: les prix sont les mêmes, les plats aussi, seuls le cadre et peut-être le service peut changer.


- des sushis sur tapis roulant. La chaîne de restaurants de sushis Zanmai en font de très bon pour un prix vraiment abordable. Et puis c'est rigolo de voir passer le petit train des assiettes. Pour payer, le serveur viendra scanner la pile de vos assiettes.


> ADRESSE: Marché de Tsukiji et "Sushi Zanmai" 4 Chome-4-10-2 Tsukiji, Chūō-ku, Tōkyō-to 104-0045.


- des sashimis qui fondent dans la bouche. Le meilleur restaurant où j'ai mangé se trouve à Nara, au sud de Kyoto. Dans un petit restaurant à l'écart des grandes rues et du centre, le chef, seul en cuisine, vous mitonne un assortiment de saveurs exquises et de saison. Il vous présente son menu comme des tapas à la japonaise, et effectivement ces bouchées pleine de couleurs ont le même esprit de partage que leurs modèles. Et une option entièrement végétarienne est possible. Et vous pouvez y ajouter des soba froids avec leur bouillon parfumé. Et vous pouvez râper votre wasabi (le saviez-tu? le wasabi est une racine). C'était parfait je vous dis.


>ADRESSE: "Terakawa" 42 Boyashikicho | 1F Ishihara Bldg., Nara 630-8271

  • Les cuisines du monde

Vous êtes au Japon, un pays branché protectionnisme. Du coup, le brassage culturel ce n'est pas trop d'actualité. Les cuisines exotiques pour eux sont italienne ou française. Ou éventuellement indienne mais façon japonaise (ne vous faites pas avoir par le curry, c'est bon mais ça n'a vraiment rien à voir avec un curry indien comme ils le prétendent).

Plus répandu, vous trouverez différentes cuisines asiatiques (thaï, chinoise, coréenne). L'occasion de réaliser une bonne fois pour toutes l'hérésie d'un restaurant "asiatique" en France. Leurs cuisines sont vraiment très différentes, si vous en doutiez encore.

Et enfin...

  • Les douceurs

On a tous en tête ces images de Japonais pillant les boutiques Ladurée, soit parce qu'on a eu la chance d'y assister soit parce qu'on a eu la chance de voir un reportage "Enquête spéciale": "le Japon mange des gâteaux plutôt que de faire du sexe".

C'est vrai qu'ils aiment le sucre mais pas de la même façon que nous. Leur repas ne se termine pas avec une note sucrée par exemple. Ou leurs glaces sont à peine, voir pas du tout sucrées (grosse surprise en goûtant la glace au matcha donc).


Grosse surprise sur la couleur naturelle aussi


Et leurs douceurs favorites ont pour ingrédient principal une légumineuse: le haricot rouge. Pour les occidentaux que nous sommes, c'est un goût et une texture vraiment inhabituels. Mais quand le manque de sucre se fait sentir au bout de quelques jours de salé uniquement, vous êtes prêts à tout pour avoir votre dose. Et petit à petit, vous trouvez ça même bon. Et vous finissez comme moi par les regretter une semaine à peine après votre départ. Du coup vous regarder des photos pour ne pas les oublier, et tentez d'apprendre leur recette sur des chaînes Youtube qui commence par "Hiiiiiiiiiiiii EVEYBODYYYYYYYYYY!!!" Désespoir.

Mais de quoi je parle? Des mochi bien sûr!

Il en existe plusieurs variations, comme le ichigo daifuku










































Mon frère m'a demandé "mais tu bouffes tout le temps???" quand j'étais au Japon. La réponse était bien sûr "oui".

Vous avez pas faim vous?

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